lundi 30 janvier 2012

Du bout des doigts - Sarah Waters

Quatrième de couverture : 

"Londres, 1862.
A la veille de ses dix-huit ans, Sue Trinder, l'orpheline de Lant Street, le quartier des voleurs et des receleurs, se voit proposer par un élégant, surnommé Gentleman, d'escroquer une riche héritière. Orpheline elle aussi, cette dernière est élevée dans un lugubre manoir par son oncle, collectionneur de livres d'un genre tout particulier. Enveloppée par une atmosphère saturée de mystère et de passions souterraines, Sue devra déjouer les complots les plus délicieusement cruels, afin de devenir, avec le concours de la belle demoiselle de Briar, une légende parmi les cercles interlopes de la bibliophilie érotique."


Tant de choses à dire sur ce roman, par où commencer ? Tout d'abord, que mon premier contact avec lui a été difficile, car les premières pages (environ 70-80 pages) retranscrivent l'anglais de 1862, et le style au départ peut rebuter. Il faut s'habituer aux dialogues, mais les pensées du personnage sont, elles, très claires. Heureusement une fois sorti des faubourgs de Londres, on se retrouve au manoir de Briar, où les paroles échangées sont beaucoup plus étudiées. Les pages s'enchaînent donc beaucoup plus facilement à partir de la centième page. L'histoire, au départ, est basée sur un complot rondement mené : La jeune Sue Trinder doit se faire engager comme femme de chambre auprès de Maud Lilly, et lui parler en bien de Gentleman, personnage masculin très mystérieux, pour que ce dernier l'épouse et la fasse passer pour folle. Ainsi, l'héritage de la belle est récupéré, le tour est joué. Le récit est très fluide, et ne connaît pas de longueurs. La narration à deux voix (deux parties racontées par Sue, une par Maud) permet de comprendre toute l'histoire, qui se révèle être bien plus complexe que ce qu'on pourrait croire.

Il est rare que je me laisse surprendre par un livre, mais celui ci m'a laissée bouche bée. Par deux fois, l'histoire prend un tournant absolument innatendu, et c'est une très agréable surprise. Tous les personnages ont de l'importance, et tous ont également une histoire propre. Ce roman m'a énormément plu, d'une part pour le style de l'auteur, qui, lorsqu'il nous a aspiré, devient adictif, et surtout, pour le choc qu'il m'a procuré. Je ne saurais que trop le conseiller, car tout dans cette histoire est vu d'un oeil nouveau, et offre la rare impression d'être emporté, réellement, dans un tourbillon de rebondissement. Un livre à effleurer du bout des doigts, au risque de se faire attraper !

Date de publication : 2005
Nombre de pages : 749
Note générale : 18/20

dimanche 29 janvier 2012

Le Mystère de la Villa Maud - Hélène Amalric

Quatrième de couverture :
 
"Gare de Maisons-Laffitte, 1910.
Par une nuit d'hiver glaciale et pluvieuse, le corps d'un homme est découvert dans un compartiment de première classe du rapide Paris-Cherbourg. La victime porte une plaie à la tête, elle n'a pas d'argent sur elle, pas de bagages, sans doute l'a-t-on agressée pour la voler. Les papiers retrouvés dans son portefeuille révèlent son identité : il s'agit de Joseph Lefaure, secrétaire général de la préfecture de l'Eure.
Ce même soir, lorsque la police se présente à son domicile, la Villa Maud, une belle demeure bourgeoise à Saint-Gratien, elle découvre sa femme, Marthe, ligotée et bâillonnée dans sa chambre. Celle-ci a été agressée par un homme qui s'est introduit par la fenêtre à l'aide d'une échelle, et a fouillé plusieurs pièces de la maison, notamment le bureau de son mari. Les domestiques n'ont rien entendu...
Que s'est-il passé ? A vous maintenant de découvrir l'assassin en suivant l'enquête menée par l'inspecteur de la Sûreté Jules Machard. Alors lisez l'intrigue, étudiez les dix indices à votre disposition et élucidez le crime...
"
 
Suite à une petite escapade dans une librairie, je n'ai pu m'empêcher de ramener avec moi quelques ouvrages. Celui ci m'a tout particulièrement intriguée, étant une grande amatrice tout d'abord du début XXème, puis des énigmes et enquêtes policières bien menées. J'ai retrouvé dans ce livre ce qui m'avait beaucoup plu dans les deux livres de la série "Cathy's Book", c'est à dire des petits indices papiers introduits dans le récit, comme des listes manuscrites, ou encore des petits tickets plastifiés... C'est ce qui rend le roman différent et agréable à découvrir. Cependant, j'ai été assez déçue de la progression de l'histoire. Alternant entre la Villa Maud et différents cabinets et laboratoires, elle donne au lecteur l'essentiel, et pas un paragraphe de plus. Elle m'a semblée assez rapide, voire trop, et les éléments s'enchaînent à la vitesse de la lumière, sans laisser au lecteur le temps de se reposer. L'intrigue est claire, et assez simple pour ce que je croyais être un thriller. L'ensemble d'une centaine de pages est donc vite dévoré, et laisse un goût de trop peu. Le récit selon moi, contient les bases d'une très bonne énigme, quoiqu'un peu classique, qui aurait mérité plus de développement.
 
Décéption donc pour ce livre, qui, malgré tout, est un très joli ouvrage, très bien fini, que je rouvrierais certainement, lorsque je ressentirais un trop plein de lignes noires sur papier blanc.
 
Date de publication : 2011
Nombre de pages : 117
Note générale : 11/20

vendredi 27 janvier 2012

Sommeil - Haruki Murakami


Quatrième de couverture :

"Une des nouvelles les plus énigmatiques de Haruki Murakami, superbement illustrée aux couleurs de nuit par Kat Menschik. Dans un style pur et cristallin, une plongée obsédante dans les dix-sept nuits sans sommeil d'une femme, pour pénétrer tout le mystère et la magie de l'univers du maître."

Comment décrire un roman de Haruki Murakami autrement que par... Murakamien ? J'ai découvert cet auteur étonnant avec le roman "Le passage de la nuit", et le style est toujours aussi étrange, mais hypnotique. Dans ce tout petit livre, magnifiquement illustré, on suit le parcours d'une femme, et son évolution dans une vie terriblement normale : un mari, un enfant, les déjeuners et dîners, la natation quotidienne... Puis, on assite à une transformation radicale dans la vie de cette femme : elle perd sans comprendre pourquoi le besoin de dormir. Cette étrange modification de son quotidien change entièrement sa vision de son monde banal, et elle partage avec le lecteur une belle philosophie sur la vie et ce qu'elle nous apporte. Cependant, à la lecture de ce roman, il m'est impossible de le décrire normalement, comme tous les autres romans de cet auteur. Son style est hors des pistes classiques, étrange, poétique, indescriptible.


La lecture de cette jolie histoire laisse un étrange arrière-goût dans l'esprit, la fin laisse le choix au lecteur, et le style est, comme toujours, très agréable, simple et léger. Une jolie découverte que cette petite nouvelle, à lire néanmoins dans le recueil de nouvelles qui le contient à l'origine, à savoir "L'éléphant s'évapore", à moins que, comme moi, vous craquiiez pour la sublime édition qu'est celle çi.

Date de publication : 1990
Nombre de pages : 94
Note générale : 13.5/20

Le Libraire - Régis de Sà Moreira

Quatrième de couverture :

"- Vous l'avez lu ? Oui, dit le libraire.
- Moi aussi, répondit le jeune homme.
Le libraire lui sourit. Le jeune homme prit confiance :
- Mais je l'ai offert à quelqu'un... à qui je n'aurais pas dû l'offrir.
- C'est difficile d'être sûr de ces choses-là, répondit le libraire.
- Oui, dit le jeune homme.
- Ne désespérez pas, dit encore le libraire. Certains livres sont à retardement... "

Ce petit roman est une sorte d'OVNI littéraire. Je l'avais acheté pour sa quatrième de couverture atypique, qui m'avait piquée au vif. Puis je l'avais oublié sur le haut de ma pile de livres à lire. Je ne l'ai retrouvé que récemment, et j'a commis une grave erreur : lire ce roman en une seule fois. Malgré ses 190 pages, écrites en très grosse police, il faut se tempérer et ne pas dévorer les minuscules chapitres qui le composent. Car chaque chapitre est une histoire dans l'histoire, tellement rafraîchissant qu'il faut prendre le temps de le déguster, comme les tisanes que boit régulièrement le libraire, personnage principal du récit. Cet étrange personnage est l'idée même de l'homme qui murmure à l'oreille des livres. Il n'a pas de prénom, ne sort jamais de sa librairie, véritable univers caché, et se succèdent dans la petite boutique une série de personnages tous plus étranges les uns que les autres. Poudoupoudoupoudou ! On entendrait presque le son de la cloche qui marque l'arrivée d'un de ces personnages, tels que les Témoins de Jéhova, Jacques le fataliste, ou encore les couples. Les trois femmes présentes dans le prologue et l'épilogue apportent également un mystère supplémentaire, qui rend le roman d'autant plus agréable.

Cette histoire ne raconte pas grand chose, mais étonnament, quand on a commencé ce petit trésor, il est presque impossible de s'en détacher. Mais attention à ne pas sauter les étapes, veillez bien à le reposer parfois, pour avoir le plaisir de le retrouver plus tard.

Date de publication : 2004
Nombre de pages : 190
Note générale : 17.5/20

Geisha - Arthur Golden

Quatrième de couverture :

"À neuf ans, dans le japon d'avant la Seconde Guerre mondiale, Sayuri est vendue par son père, un modeste pêcheur, à une maison de plaisir de Kyoto. Dotée d'extraordinaires yeux bleus, la petite fille comprend vite qu'il faut mettre à profit la chance qui est la sienne. Elle se plie avec docilité à l'initiation difficile qui en fera une vraie geisha. Art de la toilette et de la coiffure, rituel du thé, science du chant, de la danse et de l'amour : Sayuri va peu à peu se hisser au rang des geishas les plus convoitées de la ville. Les riches, les puissants se disputeront ses faveurs. Elle triomphera des pièges que lui tend la haine d'une rivale. Elle rencontrera finalement l'amour... "

Ayant toujours été passionnée par le Japon et sa culture, la lecture de Geisha s'est très vite imposée à moi. Un simple coup d'oeil à la couverture, et je savais que déjà, le livre m'avait emportée. J'ai commencé la lecture de ce roman, présenté sous la forme de mémoires, dans la soirée de son achat, et l'ai fini deux ou trois jours plus tard. L'écriture est très belle, simple et délicate. Lorsque le lecteur est confronté à un terme japonais, celui ci est expliqué dans les lignes qui suivent, ce qui permet une très bonne compréhension des détails. Détails qui font la beauté du roman. Les descriptions sont très poétiques,  et l'histoire est tellement bien orchestrée que je me suis demandée à plusieurs reprises si le roman n'était pas tiré d'une histoire vraie. La lecture de cette histoire change également la vision que l'on peut avoir des geishas, et supprime définitivement l'amalgame geisha = prostituée. Les personnages sont réellements humains, c'est à dire ni entièrement bons, ni complètement mauvais, ce qui donne donc une très appréciable profondeur au récit.

Ce roman est donc à lire absolument, pour les amateurs du Japon, mais pas seulement. Les lecteurs en quête d'histoire terriblement réaliste mais également délicieusement poétique, ou même ceux qui recherchent une belle histoire d'amour, ou la base d'un film très réussi trouverons leur bonheur avec ce livre.

Date de publication : 1999
Nombre de pages : 601
Note générale : 14/20

Carrie - Stephen King

Quatrième de couverture :

"Carrie White, dix-sept ans, solitaire, timide et pas vraiment jolie, vit un calvaire : elle est victime du fanatisme religieux de sa mère et des moqueries incessantes de ses camarades de classe. Sans compter ce don, cet étrange pouvoir de déplacer les objets à distance, bien qu'elle le maîtrise encore avec difficulté... Un jour, cependant, la chance paraît lui sourire. Tommy Ross, le seul garçon qui semble la comprendre et l'aimer, l'invite au bal de printemps de l'école. Une marque d'attention qu'elle n'aurait jamais espérée, et peut-être même le signe d'un renouveau ! Loin d'être la souillonne que tous fustigent, elle resplendit et se sent renaître à la vie. Mais c'est compter sans la mesquinerie des autres élèves. Cette invitation, trop belle pour être vraie, ne cache-t-elle pas un piège plus cruel encore que les autres ?"

Carrie est le premier roman de Stephen King que j'ai lu. Ce petit livre de moins de 300 pages rassemble plusieurs éléments récurrents au style de King, à savoir le personnage persécuté, ici par les autres élèves de son lycée, puis la vengeance de ce même personnage. L'histoire s'articule autour de ces deux axes, durant lesquels Carrie jongle entre ses camarades hypocrites et sa mère entièrement immergée dans la religion. La jeune fille totalement perdue, sans aucun repères ni ami, trouve en elle même le moyen de se venger, d'une manière spectaculaire. Ce roman m'a beaucoup touchée, ayant moi même subi plusieurs railleries il y a quelques années. J'ai été également séduite par le style de Stephen King, fluide malgré des descriptions parfois un peu longues.

C'est donc une heureuse découverte que ce roman fantastique, quelques fois un peu dur, qui mèle avec brio la réalité et la fiction. 

Date de publication : 1976
Nombre de pages : 282
Note générale : 15.5/20

jeudi 26 janvier 2012

Lambeaux - Charles Juliet

Quatrième de couverture :

"Dans cet ouvrage, l'auteur a voulu célébrer ses deux mères : l'esseulée et la vaillante, l'étouffée et la valeureuse, la jetée-dans-la-fosse et la toute-donnée. La première, celle qui lui a donné le jour, une paysanne, à la suite d'un amour malheureux, d'un mariage qui l'a déçue, puis de quatre maternités rapprochées, a sombré dans une profonde dépression. Hospitalisée un mois après la naissance de son dernier enfant, elle est morte huit ans plus tard dans d'atroces conditions. La seconde, mère d'une famille nombreuse, elle aussi paysanne, a recueilli l'enfant et l'a élevé comme s'il avait été son fils. Après avoir évoqué ces deux émouvantes figures, l'auteur relate succinctement son parcours : l'enfance paysanne, l'école d'enfants de troupe, puis les premières tentatives d'écriture. Ce faisant, il nous raconte la naissance à soi-même d'un homme qui, à la faveur d'un long cheminement, est parvenu à triompher de la 'détresse impensable' dont il était prisonnier. Voilà pourquoi Lambeaux est avant tout un livre d'espoir."

Cette quatrième de couverture à beau résumer le livre entièrement, il n'explique en rien la beauté qu'il cache. Je me suis retrouvée confrontée à ce livre au lycée, et j'ai dû passer au delà de mes appréhensions. Et je ne le regrette pas du tout. Car ce petit bijou de littérature est étrange, mais réellement magnifique. L'auteur raconte la vie de sa mère, qu'il n'a jamais connu, avec une multitude de détails étonnants, qui laissent transparaître des liens forts et très touchants. La première partie rassemble les lambeaux de vie des deux figures importantes pour l'auteur, tandis que la deuxième est une vision éloignée de la vie de Charles Juliet lui même. Les deux dernières pages sont sublimes, et les émotions sont au rendez-vous.

C'est la seule autobiographie que j'ai eu l'occasion de lire, et son organisation atypique m'a étonnée, puis beaucoup plu. Une preuve de plus qu'il faut parfois lire entre les lignes, passez outre ses appréhensions, pour découvrir des petits trésors tels que celui-là.

Date de publication : 1995
Nombre de pages : 155
Note générale : 17/20

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